Archives de Catégorie: Communication politique

Rachida Dati et le communiqué de presse le plus court de l’histoire

En bloguant aux côtés de François, je suis devenu sensible à une prose bien particulière méconnue du grand public mais que les journalistes connaissent particulièrement bien – la prose du communiqué de presse. Il y aurait beaucoup de choses à dire sur le sujet. Mais, aujourd’hui, on se contentera d‘un des derniers communiqués de Rachida Dati. La presse s’en est faite l’écho mais en vrai, en image c’est encore mieux. Cela se passe de commentaires. J’ai juste une pensée pour les attachées de presse, le webmaster, etc. enfin tout ceux par qui est passé ce bout de phrase ridicule.

En tout cas, on peut désormais trouver une nouvelle utilité aux communiqués de presse. Ils peuvent être de bons indices de l’état de délitement d’une institution ou d’une fonction (on pourrait faire un parallèle avec le militaire qui ne marcherait pas en rythme, qui serait mal rasé ou avec un uniforme mal repassé). Commercial, institutionnel ou politique le communiqué de presse doit avoir une certaine tenue. Le communiqué de presse, même s’il délivre une info, fait dans l’apparence et dans l’apparat. Le communiqué de presse est un outil de présentation de soi, de préservation de la face, d’une identité pour faire un clin d’oeil à Erving Goffman. Et aux journalistes de lire plus ou moins entre les lignes.

Ne sommes-nous pas devant le communiqué de presse le plus court de l’histoire, le plus lapidaire ? Y aurait matière à concours pour les journalistes 😉
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À lire également le constat désespéré de maître Eolas et le coup de gueule d’Enikao qui parle d’une sorte d’abus de bien social (bon là c’est un abus de langage 😉

Voilà comment on fait un billet vite fait sur Obama.

De : Francois Guillot
Date : Wed, 05 Nov 2008 17:38:32 +0100
À : Emmanuel Bruant
Conversation : Il est de notre responsabilité…
Objet : Il est de notre responsabilité…

… De nous faire une opinion sur ça :

http://billaut.typepad.com/jm/2008/11/le-monde-va-se.html

http://www.liberation.fr/monde/0101166612-obama-gagne-la-bataille-du-net

http://pinklemonblog.blogspot.com/2008/09/obama-20-strategy.html

http://elections-us08.20minutes-blogs.fr/archive/2008/11/04/2-0-pour-obama.html

Le 5/11/08 18:11, « Emmanuel Bruant » a écrit :
Mon avis (outre que tout ce buzz, cette hystérie est la preuve de « l’impérialisme américain » (version cool, soft, trendy on est tous pour Obama, un mec qu’en venu 3 heures en France de toute sa vie, un peu comme César avec Lutèce) et de l’ethnocentrisme des parisiens bobo qui s’excitent sur un truc à des milliers de km sur lequel ils n’ont aucune prise alors qu’il y a des choses un tout petit peu plus importantes en France… Mais bon)

Ce que je retiens de tout cela, effectivement c’est l’événement Internet. Mais peut-on tirer des enseignements pour nous (comme le fait Billaut), pour des marques, des entreprises etc. alors que la situation dans laquelle le web a été utilisé est exceptionnelle, puisque c’est un événement (une élection est un événement comme la coupe du monde etc.) Donc peut-on tirer des enseignements sérieux d’un événement exceptionnel ? Oui, le 2.0 a eu un rôle mais combien de personnes sont derrières, quelle est cette machine électorale. Aucune marque, aucune entreprise ne peut faire aussi bien tout simplement parce qu’il n’a pas les moyens, pas l’aspiration, pas la légitimité etc. Forcément, le 2.0 a un effet démesuré qu’on ne trouvera sûrement pas ailleurs ! D’autant plus que nous voyons cela avec nos yeux de Français sans prendre en compte le gigantisme des Etats-Unis… C’est le principe d’un événement : il y a effervescence et puis cela retombe…
A suivre

Le 5/11/08 18:32, « Francois Guillot » a écrit :
Ca c’est ton côté « je veux être différent », tu peux pas mettre au-dessus de toi 1. Que c’est l’Histoire en direct et 2. Que Obama fasse autant l’unanimité en France (alors que c’est juste normal, il n’y a rien qui peut être aussi populaire en France qu’un démocrate américain, les démocrates américains t’es pour eux que tu sois de gauche ou de droite, c’est le bon côté de l’Amérique, en plus après huit ans de haine contre Bush et avec un mec charismatique, jeune et black qui fout en l’air tous les codes, t’as pas besoin de savoir ce qu’il raconte c’est la folie, mais toi tu peux pas l’admettre).
Sinon sur la question Obama + web chuis assez d’accord et c’est justement ça qu’on peut dire sur le blog. En résumé :
•    le délire 2.0 autour d’Obama : oui mais cela fonctionne parce que Obama est fondamentalement ASPIRATIONNEL. Il suffit pas d’utiliser les tuyaux
•    ça reste exceptionnel, tout le monde va dire que c’est la reconnaissance de l’efficacité du web etc., alors que personne ne peut l’utiliser aussi bien que lui

Le 5/11/08 18:40, « Emmanuel Bruant » a écrit :
http://pisani.blog.lemonde.fr/2008/11/03/les-recettes-d%E2%80%99obama/
Des liens très intéressants et moins emphatiques k les autres

Le 5/11/08 18:54, « Emmanuel Bruant » a écrit :
Tu écris là-dessus ?
Je vais m’en aller
Emmanuel

Le 5/11/08 19:20, « Francois Guillot » a écrit :
S’il faut lire Transnets d’abord ça va me filer mal au crâne surtout que j’ai pas bp dormi la nuit dernière. On verra. Tu vas pas voir le foot ?

C’est aujourd’hui…

… Alors forcément, la température monte de quelques degrés sur le web.

Sur les blogs :

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Dans les moteurs de recherche :

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Un peu moins sur les sites officiels :

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Et aussi sur Viral Video Chart, où l’on voit que 18 des 20 vidéos les plus buzzées aujourd’hui ont un rapport direct avec l’élection. Avec en tête d’entre elles, le formidable coup de pub de Starbucks :

Digression : film Starbucks (BBDO) qui a, au passage, un petit goût, un gros goût même, de « Girl Effect » (W+K pour Nike)………

Entre l’intérêt des journalistes et l’intérêt des communicants… L’exemple Obama

Tiens, aujourd’hui on va disserter sur une petite phrase.

C’est un article dans le dernier Télérama (numéro daté du 3 septembre, article également mis en ligne le 29 août) intitulé « le spectacle continu » (« La communication cadenassée de Barack Obama » dans la version en ligne), signé Guillemette Faure, journaliste bien connue dans la blogosphère, contributrice de Rue89, et qui suit de près les questions américaines. Le propos du papier est très bien résumé par le chapô :

« A la convention démocrate de Denver, il y avait trois fois plus de journalisres que de participants. Pourtant, rien ne déborde ni ne s’improvise dans ce show millimétré. A l’image de la communication d’Obama, qui verrouille tout accès à l’info ».

Un Obama inapprochable même pour les journalistes qui le suivent tous les jours et pour la presse étrangère en particulier ; des journalistes dont les mouvements sont arch-contrôlés ; des messages prédéfinis ressassés par tous les porte-parole ; un siège de campagne installé à Chicago, d’où l’on contrôle mieux les choses qu’à Washington ; etc. : Guillemette passe à la moulinette le système de communication d’Obama et évoque les frustrations légitimes des journalistes.

Mais c’est la conclusion du papier qui m’interpelle :

« (…) vis-à-vis des électeurs, c’est un jeu dangereux. Barak (sic) Obama a construit sa popularité avec la promesse d’apporter un bol d’air frais à la politique américaine. Les excès de symboles de sa campagne (comme prononcer son grand discours quarante-cing ans jour pour jour, après le célèbre « j’ai fait un rêve » de Martin Luther King) pourraient conduire les électeurs à douter de sa sincérité. »

Pourquoi cela m’interpelle ? Parce que je ne vois pas vraiment le rapport.

Est-ce parce qu’Obama verrouille sa communication qu’il prend un risque vis-à-vis des électeurs ? Je ne vois pas en quoi. Etant donné l’enjeu et la professionnalisation toujours plus grande de la fonction communication, il ne me semble pas très étonnant qu’Obama verrouille à mort.

Pour les journalistes qui le suivent de près, c’est exaspérant mais cela répond avant tout à une logique de prévention de risque : si c’est verrouillé, c’est pour que la presse « nuise » le moins possible. La communication des entreprises américaines est bien souvent empreinte de cette culture.

Vision négative de la presse ? Peut-être, mais si les porte-parole étaient moins cadrés, il est certain que les médias feraient des choux gras de déclarations mal choisies, etc. Le papier le dit, citant Laurence Haïm : « Pour l’équipe d’Obama, donner une interview, c’est prendre un risque« .

Donc oui, les médias sont un risque pour Obama. Ou plus exactement : les journalistes sont un risque. Obama a besoin des médias, évidemment, mais pour diffuser son message directement : images télé de ses discours, etc.

Et Internet bien sûr, où, pour le coup, la stratégie très innovante d’Obama contredit la conclusion du papier, qui évoque le paradoxe entre une promesse de bol d’air frais apporté à la politique américaine vs. une communication verrouillée. La communication médias peut être vérrouillée, et Obama apporter son bol d’air frais sur Internet… mais aussi et surtout dans son style, son discours !

C’est Libé qui, début août (dans son numéro très étonnant avec la une sur Twitter), abordait le problème de la « court-circuitisation » des journalistes dans la communication politique :

« L’irruption du numérique dans la panoplie politique a pour gros avantage (pour les élus) la désintermédiation de la communication. En clair : plus besoin de ces sacrés journalistes… Et comme ces derniers sont conspués en permanence sur la Toile par des milliers d’internautes, ça tombe bien, se disent les politiques, parlons directement à nos amis, adhérents et prospects. »

On touche finalement au même problème avec le papier de Guillemette Faure. La frustration du journaliste s’exprime noir sur blanc (« D’ailleurs, peut-on encore appeler ça des journalistes dans ces grands barnums politiques où les équipes de campagne maîtrisent de bout en bout la communication du candidat ?« ), et encore une fois elle est légitime ; mais le fait d’en conclure que cette stratégie est dangereuse pour Obama est un raccourci que je ne ferais pas.

Pardonnez-moi ce parallèle hérétique, mais cette problématique me rappelle fortement celle de la communication de Domenech pendant l’Euro. Tout était verrouillé, rien ne filtrait, les médias ont donc largement glosé sur le système de communication, l’opacité, en arguant que c’était mauvais pour l’équipe de France, etc. – ce qui n’est absolument pas évident. Le résultat est que le débat sur le bilan de Domenech au sein de la FFF a été occulté au profit d’un débat sur sa communication… Et le sélectionneur d’être reconduit avec dans sa feuille de route l’obligation de mieux communiquer, ce qui est un non-sens total.

D’une manière générale, les journalistes sont prompts à critiquer une communication verrouillée qui les frustre, en usant de l’argument comme quoi l’émetteur de cette communication va y perdre. Pour ma part, je ne sais pas si Obama fait bien, ou fait mal, de verrouiller à ce point. Mais il faut bien être réaliste : nous vivons dans un monde où ce qui est mauvais pour les journalistes n’es pas forcément mauvais pour les communicants.

L’entretien de Christine Albanel sur un blog : une première ?

[edit : papier partiellement réécrit suite à la première version postée]

Renaud Revel sur son blog Immédias, aujourd’hui :

« C’est une première dans l’univers de la “blogosphère” (et de la politique, en France): signe des temps, en effet, un membre du gouvernement, en l’occurrence la ministre de la Culture et de la Communication, Christine Albanel, a accepté de donner une interview à un blog, en l’occurrence celui-ci. »

Une première ? Ce serait vite oublier ceci

Et même si l’on peut reconnaître le caractère peu ordinaire de voir un entretien avec Christine Albanel sur un blog, il faut juste savoir une chose : Renaud Revel est… rédacteur en chef à l’Express et en charge de la rubrique médias.

Quoi de plus naturel qu’une Ministre de la Communication qui donne une interview au RC médias d’un grand news national ? On aurait été beaucoup plus épaté et on aurait eu envie de crier à la grande première si Christine Albanel avait accordé un entretien à un non-professionnel de l’information…

La nouveauté (relative, donc, puisque Nicolas Sarkozy Ministre s’était fait podcaster par Loïc Le meur…) n’est que dans le choix du blog (l’outil) pour la publication de l’entretien. Pas dans le profil de l’intervieweur, ni dans le fond du questionnement, ni sur sa forme.

Renaud Revel a-t-il sollicité un entretien avec Christine Albanel indépendamment de son activité de journaliste à l’Express ? Cela m’étonnerait. A-t-il interviewé Christine Albanel différemment parce que le support choisi était son blog ? Je n’en ai pas l’impression. Un blogueur non-journaliste aurait-il procédé très différemment ? Possible. En ce qui me concerne, le rendu de l’interview me semble très journalistique, très classique en somme – y compris dans le choix du rendu écrit de l’entretien (ce qui ne veut pas dire que j’y suis hostile).

Il convient donc de remettre les affirmations de Renaud Revel dans un certain contexte.

– une interview de Ministre sur un blog n’est pas, techniquement, une première.

– des responsables politiques de tous bords ont déjà invité ou rencontré des blogueurs de tous genres à l’occasion d’événements de toutes sortes. Cela avait à peu près commencé ici me semble-t-il.

– on a eu d’autres vraies premières dans l’histoire de la blogosphère et de la communication politique, comme le commentaire de Nicolas Sarkozy Ministre de l’Intérieur – toujours lui – sur le blog de Mathieu Kassovitz, il y a deux ans et demi.

– les blogueurs ne se prennent en général pas pour des journalistes, leur pratique de l’interview par exemple est beaucoup plus limitée que celle des journalistes. Les blogueurs, malgré leur hétérogénéité, sont beaucoup plus des commentateurs que des producteurs d’information.

Du coup, quand Renaud Revel dit « Parions que cette démarche, qui consiste à sortir des sentiers battus, sera imitée, dans les semaines ou les mois qui suivent, par quelques uns de ses collègues ministres. Et pourquoi pas, par un Nicolas Sarkozy en mal d’une communication moins classique (…) », je ne suis pas sûr de le suivre : les blogueurs politiques « en vue » ont-ils seulement envie d’interviewer des responsables politiques ? Et ce qui est possible pour un Renaud Revel, qui a un réseau, un carnet d’adresse, l’est-il pour des non-journalistes ?

Il ne faut pas pour autant nier le caractère innovant de cet entretien : l’acceptation par Christine Albanel de la publication d’un entretien sur un blog qui a une audience forcément beaucoup plus limitée qu’un média en ligne. Du point de vue stratégie de communication, c’est un vrai choix.

A titre de comparaison, le flux RSS d’Immédias compte 44 abonnés Google Reader (cela donne une idée très partielle du trafic, mais au moins avec Google Reader peut-on connaître le nombre d’abonnés par flux, faites le test), quand le site de l’Express en compte plus de 11 000. Ce qui donne une idée du rapport de trafic entre les deux supports. Mais Christine Albanel sait aussi qu’elle s’achète un coup de communication en procédant de la sorte…

Bref, l’Express continue à expérimenter, quitte à rouler un peu (trop) des mécaniques.

Mais laissons de côté le roulage de mécaniques pour ne voir que la publication d’un entretien de Ministre sur le blog d’un journaliste hébergé sur la plate-forme de sa rédaction. Question : y a-t-il une vraie raison de publier cet entretien sur le blog et non sur l’Express.fr ? (Je fais toujours l’hypothèse que la démarche de Renaud Revel est concertée avec sa rédaction, d’ailleurs et c’est bien normal, le billet du blog de Renaud Revel est linké depuis la home de l’Express)

Je n’en suis pas sûr : le média en ligne n’est pas limitant en termes d’espace. Il n’y a donc pas de logique à reverser des contenus du média en ligne vers les blogs de la rédaction, comme il y en a une à reverser les contenus du média offline vers le online (exemple : une interview « synthétique » dans la version papier et la même interview « intégrale » dans la version on line).

La logique du blog de journaliste, et c’est aussi le plaisir du lecteur, c’est de raconter des coulisses, des sentiments personnels, des choses qui n’ont pas lieu dans les exercices journalistiques classiques. Rien de tel avec l’interview de Christine Albanel.

Je ne vois donc pas vraiment la logique de stratégie éditoriale, sinon de « faire un coup » dans la blogosphère : « a little step for L’Express, a big step for the blogosphere », tel semble être le message de Renaud Revel.

D’ailleurs, et si la vraie nouveauté dans cette initiative, c’était qu’un journaliste, profession dans l’ensemble hostile au web en général et aux blogs en particulier, valorise la blogosphère ?

Municipales : l’impact du web dans l’opinion

Lorsque nous avons lancé Internet et Opinion, la première vocation que nous avons assigné à ce blog était de comprendre ce qu’Internet changeait, ou pas, dans les systèmes d’opinion. Dans quelles situations Internet modifie-t-il les opinions, avec quelle ampleur ? Qu’est-ce que le web influence, ou n’influence pas ? Vaste projet.

La réflexion n’était évidemment pas neuve et déjà nourrie par de multiples cas : le référendum de 2005, réputé être la preuve qu’Internet était une révolution dans les systèmes d’opinion, en était un.

Mais cette interprétation n’était-elle pas trop hâtive ? Le débat en ligne autour du référendum avait-il réellement changé les opinions des Français, ne les avait-elles pas simplement refletées ? Internet était-il l’oeuf ou la poule ? Ou un peu des deux bien sûr, mais dans quelle mesure ? Difficile de répondre évidemment, mais nous nous sommes toujours plutôt situés du côté des sceptiques.

L’élection présidentielle de 2007 est plutôt venue renforcer cette vision nuancée. Certes, on avait pu voir l’émergence de la popularité de François Bayrou sur le net. Certes, les résultats finaux semblaient refléter le buzz en ligne. Mais on pouvait aussi opposer que le choix de Ségolène Royal aux primaires du PS était totalement à contre-courant de la tendance dans la blogosphère ; que les socialistes, tout de même perdants in fine, étaient la première force dans la blogosphère (voir la blogopole de RTGI) ; et que finalement personne n’est venu dire que l’élection s’était jouée en ligne — contrairement au référendum.

Les élections sont des moments forts de la vie publique et à ce titre sont des terrains d’expérimentation et d’innovation en matière de communication et de médiatisation. Et aussi des moments majeurs d’apprentissage pour qui s’intéresse aux systèmes d’opinion. Il est donc utile de regarder avec un peu de recul quels enseignements on peut tirer de l’impact du web dans les municipales 2008.

Et la principale constatation est… l’absence de grandes conclusions visibles sur l’impact du web dans ces élections.

Peu de couverture média sur les relations entre web et municipales, pas de brillant exemple d’un candidat qui aurait gagné / émergé grâce à sa stratégie Internet… Un moindre engouement des Français pour les Municipales vs. les Présidentielles = une moindre vitalité du débat en ligne…

De prime abord on a donc l’impression que l’enthousiasme pour Internet se dégonfle un peu plus à chaque élection : après 2005, c’était Internet qui faisait les élections ! Après 2007, un peu moins… Et en 2008, plus du tout.

Pour aller plus loin, demandons-nous ce qu’on a vu sur Internet au niveau des électeurs, au niveau des candidats, et finalement au niveau de l’impact du web dans les résultats.

Au niveau des « électeurs », on retiendra le papier de Rue89 qui est allé jusqu’à lancer que la Netcampagne officielle était boudée par les internautes. Exemples à l’appui : les commentaires des sites de Bertrand Delanoë et Alain Juppé désertés. Ce qui effectivement la fout mal, c’est le moins que l’on puisse dire.

Mais Rue89 va au-delà de son titre racoleur et évoque les exemples de municipalités de second plan où le débat en ligne a au contraire été très vivace (exemples de Bussy Saint Georges et Grenoble).

Analyse de Stanislas Magniant (NetPolitique, PR2peer) cité par Rue89 : le débat serait inversement proportionnel à la taille de la municipalité. On commente plus facilement sur le blog de celui qu’on connaît, donc de l’élu qu’on connaît personnellement. La proximité fait le débat.

Pourquoi pas en effet, mais on peut aussi opposer à cette vision l’analyse de Vicastel, qui rappelle que le web sert à abolir les distances. Or, dans les municipalités les distances physiques restent accessibles. Le débat « In Real Life » resterait donc un moyen privilégié de politique locale.

On est au coeur d’une question complexe. Je ferais trois remarques à ce sujet :

– pour faire débat, il faut un minimum d’effet de réseau (ou d’audience potentielle sur Internet), ce qui fait défaut dans beaucoup de municipalités (éclatement des enjeux sur 36 000 communes) : mauvais point pour les petites communes, bon point pour les grosses.

– la proximité entre les individus permet effectivement de « décoincer » le débat (deux individus qui se connaissent se commentent plus facilement). Bon point pour les petites communes, mauvais point pour les grosses.

– le débat est aussi proportionnel à l’intensité (ressentie) des enjeux : toutes les municipalités ne sont pas Puteaux ou Asnières.

Voilà qui nous rappelle que l’achimie du débat sur Internet et de la participation des Internautes reste assez mystérieuse et imprévisible…

Du côté des candidats et de leurs stratégies Internet, on se réfèrera à l’analyse du blog de Netpolitique dont voici quelques extraits :

« Rares sont aujourd’hui les candidats à ne pas avoir de blog (…) Mais, après la net-campagne enfiévrée des présidentielles, la net-campagne des Municipales a piètre allure : pas de Second Life, pas même d’applications 2.0 un tant soit peu innovantes, à peine un peu de Facebook à se mettre sous la dent et encore. (…)

(…) oui le net en politique s’est banalisé, mais au sens où il arrive désormais à maturité.

Que des centaines, voire des milliers de candidats utilisent aujourd’hui le web pour informer et échanger, c’est à la fois normal et formidable. Que l’on ait laissé tombé Second Life et la gadgétisation d’applications intéressantes mais parfaitement inadaptées à des enjeux locaux bien réels pour se concentrer sur l’essentiel, c’est rassurant. »

Pas mieux. La première conclusion est donc l’intégration très large de l’outil blog – le plus adapté à la problématique de campagne politique – dans les stratégies des candidats, tandis que les autres fonctions 2.0 étaient utilisées plus marginalement.

Le blog se présente comme un élément parmi d’autres dans une stratégie où il s’agit aussi surtout d’aller à la rencontre des électeurs sur le terrain. Le blog, oui, mais le marché du dimanche avant tout.

Et qui dit utilisation du blog ne dit pas utilisation optimale du blog. On en vient à un des points qui a fait débat dans ces élections : la modération, souvent a priori, des commentaires (voir chez Rue89 les exemples des blogs de Christian Estrosi et Martine Aubry). Le « faux participatif » qui expliquerait justement un engouement très modéré de l’électeur pour le débat local en ligne.

Et même plus largement (cf. Vicastel encore), des « équipes politiques locales moins bien formées au web que les partis nationaux », donc « une certaine maladresse dans la gestion des outils Internet. »

Quel impact d’Internet dans l’opinion ? On pourrait être tentés de dire que le niveau a priori assez limité de débat local sur le web montre que celui-ci n’a eu qu’un rôle mineur dans les Municipales.

Cependant, ce n’est pas parce que le débat a été limité que les prises de positions des candidats sur le web n’ont pas influé. Après tout, rien n’oblige les candidats à faire du participatif et ils peuvent très bien se servir des outils web dans une logique top-down : le blog non pas pour le débat, mais pour difuser ses idées et être lu. Ce qui peut influencer les lecteurs, oui oui…

En fait, l’analyse pose surtout problème du fait de l’éclatement des enjeux (36 000 communes = 36 000 situations à étudier) et cette absence de lisibilité doit nous rendre modestes au niveau des conclusions. Comme le dit NetPolitique :

« Verrons-nous un impact quelconque ? Dans certaines communes peut-être, où quelques centaines, voire quelques dizaines de voix peuvent la différence, soit l’audience du premier blog venu. On ne le saura sans doute jamais tant la composante web est désormais intégrée à la communication politique habituelle. »

Et c’est sans doute bien là le principal enseignement de ces élections. Internet semble s’être intégré comme un outil parmi d’autres dans les stratégies des candidats, et c’est bien normal. Internet semble s’être imposé comme un moyen d’information parmi d’autres pour les électeurs et c’est tout aussi normal (et en l’occurrence, son rôle est peut-être moindre dans une problématique locale que nationale).

Passer d’un extrême à l’autre (le web a tout changé en 2005, il ne change plus rien en 2008) serait exagéré. Au final, tout cela plaide pour la théorie de la normalisation du web chère à mon co-auteur Emmanuel.

Vidéo de la semaine : la Télé Libre au meeting de Rachida Dati

Etonnante séquence prise mercredi 5 mars par La Télé Libre (web TV de John Paul Lepers) à un meeting de Rachida Dati dans le VIIème arrondissement.

En quelques mots : alors que le meeting semble se dérouler le plus normalement du monde, des militants et gardes du corps de l’UMP entourent et bousculent la caméra de la Télé Libre, rendant la prise de vue impossible, puis expulsent l’équipe de tournage. C’est encore la Télé Libre qui le raconte le mieux.

En images :

Que dire ? On se gardera de faire des commentaires de fond ici. Mais on voit un énorme paradoxe : la peur de la caméra (bien connue du communicant), ou en l’occurrence la peur de la caméra de la Télé Libre (puisqu’il est fait état d’un certain passif entre Rachida Dati et la Télé Libre), conduit à censurer des images dont on ne sait même pas si elles pourraient être dangereuses pour la personne filmée… quitte à prendre le risque que les images de l’expulsion soient diffusées sur Internet et soient beaucoup plus vues que ne l’aurait été un reportage « non censuré » de la Télé Libre.

Ou comment, en voulant empêcher la publication d’images, on en crée de nouvelles, autrement plus fortes et plus dangereuses.

L’équation, du point de vue de l’UMP, est pourtant simple : partant du principe que la Télé Libre n’est pas là pour cirer les chaussures de Rachida Dati, il s’agit de mesurer ce qui est le plus dangereux : les laisser filmer normalement le meeting ? Ou les expulser alors que la caméra tourne ?

La réponse me paraît assez claire – même si on est pour le moment la vidéo a assez peu « buzzé » par rapport à d’autres sorties ministérielles ou présidentielles… Jusqu’ici, la vidéo version VPodTv (l’originale) a été vue 25 000 fois, une trentaine de blogs en ont parlé, mais la séquence n’a droit qu’à un « vite dit » sur Arrêt Sur Images et n’a été vue qu’environ 4000 fois sur DailyMotion. Si elle se serait épargné une bonne partie de cette visibilité en laissant la Télé Libre faire son travail, Rachida Dati s’en sort néanmoins bien vu l’ampleur du risque.

Visiblement tout le monde n’a pas encore compris qu’une caméra prend des images de toutes façons, qu’il existe un truc qui s’appelle Internet sur lequel n’importe qui peut diffuser des images, et qu’au final la censure est contre-productive.

A lire aussi chez André Gunthert.

Le billet d’un euro selon Christophe Girard… Et non… les symboles ne peuvent pas tout

inflation.jpegChristophe Girard, adjoint au maire de Paris en charge de la culture, nous fait partager son point de vue sur le pouvoir d’achat et l’euro. Selon lui,

L’euro court (…) le risque d’apparaître, aux yeux des consommateurs, comme un bouc émissaire commode pour leurs difficultés quotidiennes.

Il s’ensuit des constats intéressants mais bien maigres pour généraliser à l’ensemble des Français :

Avec un billet de 20 ou 50 francs en poche, le consommateur avait auparavant le sentiment de « posséder de l’argent ». Avec l’équivalent en pièces de 1 ou 2 euros le consommateur a inversement le sentiment d’ « en avoir moins pour son argent ».

La solution ? Introduire un billet de un euro… Waouh

Parce que c’est bien connu :

Posséder des billets, même de 1 euro, donnerait en effet au consommateur le sentiment de « posséder de l’argent » et par conséquent du pouvoir d’achat. Loin d’être une simple mesure de portée symbolique, la création du billet de 1 euro pourrait avoir un réel impact psychologique sur les consommateurs. Elle aurait également des aspects pratiques : les billets sont beaucoup moins encombrants dans les poches et, contrairement aux pièces, ils peuvent être changés dans les bureaux de change.

C’est vrai que nous allons souvent dans les bureaux de change… Plus sérieusement, il y a bien un effet euro dans la perception de l’inflation actuelle. Mais elle n’a pas grand chose à voir avec ce qu’en dit Christophe Girard. L’euro a plus eu un effet perturbateur en brouillant nos références, nos échelles de prix etc… Alors que l’euro soit en monnaie ou en billet, cela ne change pas grand chose. La métrique a changé, 1 euros = 6,5 et des poussières. Les prix psychologiques ont changé… Et un billet à la place d’une pièce n’y changera rien ou pas grand chose.

Oui, les Français voit le passage à l’Euro comme le moment déclencheur d’un renouveau de l’inflation. Mais tout ça parce qu’on aurait plus de pièces et moins de billet ?

Si, « en matière de consommation les symboles comptent aussi », il n’existe pas pour autant ni de solution miracle ou mécanique. Et en creux, Christophe Girard a une drôle de conception du consommateur qui, si on suit son raisonnement (donner lui un billet il ira déjà mieux) est une sorte d’homme unidimensionnel – bien loin de la réalité sociale. Dommage pour un homme politique chargé de la culture.

Lectures conseillées

La bonne résolution d’Internet et Opinion, c’est de ne pas oublier d’écrire ces billets « lectures conseillées » que nous produisons trop rarement à notre goût.

Dont acte, et en vous souhaitant une très belle année 2008.

Après notre essai et parmi l’ensemble des rétrospectives 2007 qu’on peut trouver un peu partout, voir la rétrospective « tendances 2007 » du Journal du Net. Parfait pour les profanes et synthétique pour les spécialistes. Personnellement j’aime beaucoup les rétrospectives, qui malgré le caractère un peu tarte à la crème nous permettent d’échapper au tout-instantané. Et un bon point pour le Journal du Net, qui a proposé d’autres rétrospectives 2007 sur des sujets variés.

Le web, un média réactif ? Le même Journal du Net produit le 1er janvier 2008 un diaporama sur l’étude de TNS Sofres « marques et web 2.0 : mythes et réalités »… Initialement présentée par TNS au TopCom Consumer, c’est à dire… il y a trois mois. Sur Internet et Opinion, nous avions un peu honte d’avoir commenté cette étude dans un délai d’un mois. Certes, le temps permet le recul et l’analyse et comme on vient de le dire, il faut échapper au tout-instantané, mais… trois mois, quoi. Sur un média en ligne. Et un mauvais point pour le Journal du Net.

Après les rétrospectives, les prédictions. Lire :

– celles de Business Week (via Lexeul) qui anticipe notamment moins d’ouverture et plus de vie privée dans les réseaux sociaux (je souscris)

– celles de Wired (soumises aux votes de ses lecteurs) qui anticipe notamment davantage d’applications business sur les réseaux sociaux (j’attends de voir : on a effectivement, pour le moment, très peu d’applications business dans le top 100 de Facebook par exemple).

– et celles (déjà) traditionnelles d’Emmanuel d’Ecosphère. Difficile d’en sortir une seule, mais un rappel opportun : « il ne faut pas confondre succès d’usage et succès commercial ». Ce n’est pas parce qu’un outil est utilisé qu’il génère du revenu, d’où la problématique de monétisation de tout ce qui est 2.0 / UGC et les difficultés des groupes médias.

C’est aussi l’occasion de signaler la dernière étude de FaberNovel sur les réseaux sociaux. Réseaux sociaux sur lesquels Barack domine Hillary (ce qui ne permet pas pour autant de faire de grandes prédictions sur son destin politique).

Des prédictions 2008 chez i&o ? On anticipe le retour de l’expert en général et du journaliste en particulier, j’espère qu’on aura l’occasion d’y revenir avec Emmanuel. Le dernier billet de PR2Peer va dans ce sens.

Rétrospective 2007 : l’année web

La fin d’année est traditionnellement l’heure des bilans. Internet et Opinion n’y échappe pas et vous propose de revisiter 2007 à travers une sélection subjective des événements qui nous ont le plus marqué.

Janvier

5thThierry Crouzet publie Le Cinquième Pouvoir, un des (finalement) rares essais sur les effets de la participation sur Internet.

Coca-Cola consacre plus d’un quart du budget de lancement de Coca-Cola Zero à Internet : le record pour les gros lancements en ce début 2007.

Février

David Neeleman, patron fondateur de jetBlue, utilise YouTube pour s’adresser directement à ses clients à l’issue de la plus grande crise de l’histoire de la compagnie : une vidéo, « Our Promise To You », qui restera dans les annales de la gestion de crise en ligne.

DailyMotion, YouTube et les skyblogs sont les accélérateurs du mouvement qui envahit les dancefloors et les rues : la Tecktonik.

Mars

Le buzz de ce début d’année est l’oeuvre du magazine Choc (dont les ventes s’effondrent), pour qui l’agence Buzzman a conçu une campagne autour d’une vraie-fausse vidéo du pétage de plombs de Jean-Luc Delarue dans l’avion.

summizeLancement de Summize, nouveau modèle de consumérisme en ligne, dont on attend un équivalent français avec impatience.

La net-campagne bat son plein et est un terrain d’expérimentation pour les politiques qui utilisent le web au maximum de ses possibilités, allant jusqu’à investir Second Life, et pour les médias, qui font évoluer leurs formules en ligne pour y intégrer le maximum d’interactivité.

Avril

lifeL’emblématique magazine Life cesse sa parution : le Paris-Match américain n’existera plus qu’en ligne.

Consolidation dans la publicité en ligne : Google s’offre DoubleClick pour 3,1 milliards de dollars. Un mois plus tard, Microsoft rachète aQuantive pour 6 milliards de dollars.

Mai

Steve Jobs annonce une série de mesures visant à rendre Apple plus verte : c’est le résultat d’un travail de lobbying en ligne mené par Greenpeace depuis 9 mois au travers du site GreenMyApple.

Contrairement au référendum, les résultats de la campagne présidentielle ne reflètent que modérément le débat en ligne.

rue89Lancement le 6 mai de Rue89.com, première expérience online française de journalisme « hybride », où des journalistes issus de Libération encadrent des contributions extérieures de non-professionnels de l’information. Après 6 mois d’existence, Rue89 est l’auteur remarqué de plusieurs scoops et réalise près d’un million de visiteurs mensuels. D’autres projets comme Lepost.fr (groupe Le Monde) ou MediaPart, le projet d’Edwy Plénel, se faufileront dans ce créneau.

facebookFacebook ouvre la possibilité à tous ses membres de développer librement leurs applications en ligne et d’en tirer tous les revenus associés. C’est le signal d’une explosion qui fera de Facebook LE phénomène Internet de 2007, témoignant d’un nouveau rapport social entre les individus et éclipsant les MySpace, Second Life ou autres Twitter.

Juin

sarkog815 millions de vidéos vues en 10 jours pour se demander si Nicolas Sarkozy était bourré au G8. Etonnant buzz autour d’une vidéo finalement assez anodine.

Fin d’Arrêt Sur Images après 12 ans de bons et loyaux services. Après polémiques et pétitions, l’équipe de Daniel Schneidermann se délocalise, déménage le big bang blog et prépare son retour en ligne.

Aufeminin.com, leader des magazines féminins en ligne, est racheté à plus de 40% par le groupe allemand Springer, portant ainsi sa valorisation à 284 millions d’euros. Soit 44 millions d’euros de plus que le prix que Bernard Arnault déboursera pour Les Echos au mois de novembre.

Juillet

Agoravox lance sa première enquête participative, une nouvelle expérience d’intelligence collective coordonnée. La première d’entre elles est consacrée à la vaccination.

iab logoL’enquête de l’Interactive Advertising Bureau sur l’e-pub montre une progression des investissements en ligne de 40%. La SNCF reste le premier annonceur. Près de 11% des dépenses publicitaires en France sont désormais consacrées au web, seul segment dynamique du marché publicitaire.

Août

Avec une certaine discrétion, Google devient éditeur en annonçant la possibilité pour les parties prenantes d’une information de venir commenter les Google News qui les concernent. Une solution utilisée sur le Google News U.S. et avec parcimonie.

Un étudiant américain, Virgil Griffith, met en ligne le Wikiscanner, un outil permettant de remonter à la source des modifications anonymes sur Wikipédia. Nombreux sont ceux (partis politiques, entreprises, personnalités) qui sont pris la main dans le sac.

Les étudiants britanniques font plier HSBC en se fédérant sur Facebook : la pétition en ligne réunit plusieurs milliers de membres et permet l’annulation de l’augmentation de leurs agios.

Septembre

Chanel met le paquet avec une opération blogueurs impressionnante.

NYT onlineLe New York Times.com, site média le plus visité au monde, abandonne le modèle payant et rend gratuit l’accès à la totalité des contenus, pariant sur l’accroissement de trafic et des revenus de la publicité.

widgetupsC’est l’année des widgets. UPS consacre l’essentiel de son budget d’achat d’espace 2007 à la promotion on et offline de son compagnon de bureau : sans doute une des campagnes les plus ambitieuses et les plus osées pour un service web (signée McCann Erickson).

Octobre

onslaughtAprès une première campagne très remarquée intitulée « Evolution » qui dénonçait la dictature de l’image, Dove remet le couvert en s’attaquant aux marques dans sa nouvelle campagne, « Onslaught« . Une ligne jaune franchie pour beaucoup, qui rappellent que Dove, c’est Unilever et qu’Unilever, ce sont aussi des marques dont l’attitude est dénoncée… par Onslaught.

radioheadPlus de maison de disques, plus de points de vente : Radiohead utilise le web comme seul canal de lancement de son dernier album, In Rainbows, demandant à l’internaute de payer le prix qui lui paraît juste. Mais combien d’artistes peuvent se permettre une telle folie ?

Le magazine Géo lance ses webreportages : une belle réussite qui illustre l’intégration croissante de l’image en ligne et le phénomène des web TV.

martinePlus qu’un buzz Internet, c’est un véritable phénomène de société : impossible d’échappper au Martine Cover Generator. Casterman demandera la désactivation du site après un mois de franche rigolade pour les internautes.

Jean-Louis Borloo rencontre une assemblée de blogueurs à l’occasion du Grenelle de l’environnement.

zuckerbergFacebook accueille Microsoft dans son capital à hauteur de 1.6% (soit 240 millions de dollars) et annonce la personnalisation de la publicité.

Novembre

Un e-mail mal placé de BETC Euro RSCG à Laurent Gloaguen d’Embruns, doublée d’une campagne de publi-rédactionnels sur des blogs pour Ebay, met le feu à un bout de la blogosphère et relance le débat sur les relations entre les marques et les blogueurs.

C’est la fin de Pointblog, le magazine du blogging. L’audience et le rythme de publication n’auront pas suffi à attirer suffisamment de publicité. Gilles Klein continue avec Le Monde du Blog.

Le baromètre annuel d’IPSOS pour Australie montre un niveau élevé de publiphobie de la part des internautes.

olivennesLe patron de la FNAC Denis Olivennes réussit le joli coup de mettre d’accord les ayant droit de la musique et du cinéma et les fournisseurs d’accès et propose dans son rapport de sanctionner les pirates en coupant leur abonnement à Internet.

L’arrivée de l’iPhone marque le véritable lancement de l’Internet mobile.

Décembre

quidRobert Laffont annonce la fin du Quid papier, victime collatérale de l’abondance d’information en ligne (et peut-être de Wikipédia en particulier).

On semble s’ennuyer au Web3, le congrès international réunissant blogueurs et entrepreneurs de tous horizons à Paris. Peu de nouveautés dans les contenus, mais un « place to be » du networking malgré tout.

Facebook passe le million de membres en France.

Skyblog était un phénomène de société, c’est aussi désormais un phénomène économique : Skyrock annonce gagner davantage d’argent avec ses activités en ligne qu’avec la radio.

manaudouLa publication de photos de Laure Manaudou nue enflamme le web (et les stats de tous ceux qui utilisent les 3 mots magiques : Laure + Manaudou + Nue), mais un travail remarquable des avocats de la nageuse, qui obtiennent le retrait rapide des images là où elles sont publiées, vient démontrer qu’Internet n’est peut-être pas la zone de non-droit que l’on croit.

Bonne fin de fêtes de fin d’année à tous.